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Journal d'un radiophoneur

par Brice Depasse


3 août : Knokke-Le-Zoute tango

Publié par Brice Depasse sur 6 Août 2013, 19:37pm

Aller signer son livre sur la digue de Knokke-le-Zoute sous le soleil d’août, c’est beaucoup mieux qu’au Cora de La Louvière en décembre, je trouve.

Ce sera la dernière sortie pour « Destins brisés », mon premier bouquin. On l’aura vu partout, il y aura eu pas mal de promo, pas de quoi s’en relever la nuit pour y repenser mais je n’ai pas à me plaindre par rapport à la majorité des auteurs. J’ai la chance comme disent certains, de travailler sur un grand média. Je ne savais pas que j’avais été tiré au sort mais soit.

C’est la deuxième édition de la « Digue des auteurs » organisée par la Librairie Filigranes. Quand je dis organisée, je devrais préciser « très bien organisée ». Marc Filipson et son équipe ne se moquent pas des auteurs. Il y a des endroits dans lesquels vous avez l’impression qu’on ne sait pas quoi faire de vous. De ces endroits pourtant très réputés où on se contente de vous faire un carton avec votre nom sur une table au milieu du jeu de quilles et de diffuser une (et une seule) annonce au début de la séance (interminable) de 120 minutes. Il y a aussi ceux qui ne viennent pas vous dire ni bonjour ni au revoir, ne vous proposent même pas un verre d’eau alors que la file n’a pas désempli pendant les deux heures de signatures.

Sans prétendre être allé partout, dans ma très courte expérience personnelle, j’ai déjà donc vu du pays. Le meilleur aussi, comme le Carrefour du Grand Pré à Mons (et oui, mesdames, messieurs) et la Librairie Filigranes à Bruxelles.

Nous sommes nombreux réunis ce samedi sous la grande tonnelle, Flamands et Francophones, dans une très bonne ambiance. Hôtesses, sandwiches, tartes, l’indispensable vin rosé ou blanc mais aussi les excellents cuberdons Léopold (ce journal est bien sûr sponsorisé).

Venu pourtant de tout près, Coxyde, j’arrive avec plus d’une heure de retard. Une heure, ce n’est pas suffisant pour parcourir les 70 kilomètres qui séparent les deux villes. Et puis je me suis trompé à deux reprises. Après m’être garé, je ne reconnais pas la digue. « Ce n’est pas ici » « Je te l’ai dit » me répète Nicky « nous sommes à Heist. J’y suis déjà venu en vacances. »* Enfin, arrivé à Knokke, je me gare près du casino alors que j’aurais du aller jusqu’au Zoute.

Je crois bien que je suis le dernier auteur arrivé. Non, il en manque un : mon vieux camarade Fred Jannin. Je lui envoie un texto « On t’attend à Knokke ». Réponse immédiate « Rhôôô, je suis encore au fin fond d’Uccle. J’arrive. » Bonjour aux connaissances : Anouchka qui signe son « Meurtre à Louvain-La-Neuve », Véronique Bieffnot, ma voisine, et le toujours jovial Patrick Roegiers (on voit qu’il a fait du théâtre avant de devenir l’excellent journaliste et écrivain parisien qu’il est depuis des décennies).

En plus de l’adorable Samantha de Filigranes, Nicky s’occupe de moi, une fois installé et puis s’enfuit parfaire sa collection d’Instagram non sans avoir oublié de fixer Sam, notre Teckel, à ma chaise haute. La pauvre bête va rester là cinq heures sans broncher. Enfin, il y aura bien deux ou trois aboiements et grognements ainsi que deux saccages de bol d’eau dans la flaque duquel il se vautrera pour se rafraîchir (probablement parce qu’avec les chiens on n’est jamais sûr de rien).

Si je ne reçois pas une foule de fans, j’ai droit à aux « J’adore votre voix », «Je peux maintenant mettre un visage » et « C’est quoi votre musique préférée ? ». Que des femmes me direz-vous ? Non, la palme revient à un homme, Philippe Schoepen, venu de Westende. Voulant faire l’expérience de notre beau tram de la côte, il mettra près de trois heures pour arriver. Deux pannes sur le trajet. Avec pour finir, l’arrêt du tram étant à perpète comme ma voiture, un marathon sous le soleil pour arriver juste avant la clôture de l’événement. Je suis très touché d’autant plus que c’est un passionné de musique : j’apprends notamment que ses parents furent disquaires à Bruxelles pendant trente ans.

Fred Jannin arrive enfin. Il n'y a pas moyen qu'on soit l'un à côté de l'autre ? Samantha, efficace, nous arrange ça en deux tours de chaises musicales. J'étais en train de chercher un motif pour ne pas venir quand j'ai reçu ton texto.

C'est à cause de moi que tu es là, alors ?

Non, grâce à toi. Je crois que j'ai un coup de mou : le vide après quatre ans et demi de travail sur Gaston Lagaffe.

Le public, la bonne humeur ambiante et mes blagues à deux balles ravivent la flamme de l'infatigable artiste venu avec ses T-Shirts exclusifs de Flupke Ier.

Petit intermède jeu pour les auteurs, Marc Filipson organise un Quizz. A la traduction pour les Flamands, Viviane Vandeninden, l’attachée de presse à qui je dois un incroyable et inoubliable témoignage dans « Sur les traces de Claude François » (il est sur Youtube en intégralité, regardez-le). Vu que le cadeau à remporter est un vélo, je ne participe au début que du bout des lèvres. C’est vrai, où le mettrais-je dans la voiture ? Mais c’est plus fort que moi. L’ambiance est bon enfant et le jeu, confus. Mais finalement je me retrouve en tête ex aequo avec un avocat écrivain. Je l’emporte dans la dernière série de questions, ce que mon voisin n’apprécie pas. Je lui aurais usurpé sa victoire clame-t-il sans me parler directement. Je l’apostrophe gentiment avec un « Vous le voulez, ce vélo, parce que moi … » « Non, c’était pour mon petit-fils mais il a déjà une Mercédès. » Vu l’intelligence de cette réponse criée bien fort, vous comprenez pourquoi je ne préfère pas citer le nom de celui que je ne suis pas prêt de recevoir sur antenne. Sans doute ce vaniteux s’est-il senti déshonoré d’avoir été battu par un homme de radio, ignorant qu’il est que j’ai le même diplôme que lui et que, plus que tout, un diplôme n’est rien car il ne fait pas l’homme.

Et puis, surprise quand Samantha et Marc Filipson m’apportent le prix : c’est un magnifique vélo pliable aux couleurs de la Suisse. Il fait depuis la joie de Gabriel, beaucoup plus d’ailleurs que la tablette qu’il a reçue pour son anniversaire (je n’ai pas les moyens de lui offrir une Mercédès).

*Dites, ne croyez pas qu’il va se passer quelque chose d’incroyable. Cette journée, comme le reste de mon existence est d’une banalité absolue. Je ne suis pas Neil Armstrong.

Digue des auteurs, 3 août 2013
Digue des auteurs, 3 août 2013
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Digue des auteurs, 3 août 2013

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A
...Donc, c'est Fred qui a gagné la Mercedes et c'est Gaston Lagaffe qui, un peu essoufflé quand même, la pousse sur l'autoroute avec l'aide de la blonde qui a bien tout compris les instructions du vendeur ? <br /> <br /> Toi, tu as reçu le vélo et tu as l'air bien content quand même, car tu l'as gagné contre un autre avocat pas sympa qui voulait aussi avoir le dernier mot et le beau vélo même s'il avait déjà quelques Mercedes qui pavoisaient devant son garage (?)<br /> <br /> Que dire Brice? Sinon, Bravo! <br /> <br /> Je t'embrasse ;)
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